Difficile de caricaturer Dieu dans la France du 19e siècle, du moins jusqu'au vote de la loi de juillet 1881 sur la presse. A partir de cette date, le délit d'outrage à la morale religieuse disparaît, tandis qu'une frange des républicains anticléricaux se radicalise nettement en faveur de la critique des dogmes. La Commune de 1871 avait déjà, mais brièvement, initié ce glissement. Après 1881, de nombreuses bibles satiriques illustrées paraissent, mais également des caricatures dans la presse, notamment dans les journaux spécifiquement orientés vers la critique du clergé catholique (Les Corbeaux et La Calotte notamment).
Si la Grande Guerre met en sourdine l'anticléricalisme républicain, Dieu ne disparaît pas des caricatures. Néanmoins, il n'est plus la cible principale. Il s'agit de savoir de quel côté se situe Dieu, côté allié ou côté Allemand ? Dans la caricature alliée, le Dieu allemand est bien sûr crédité des plus grands défauts.