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Bryant Mark, La Seconde Guerre mondiale en caricatures, Editions Hugo et Cie, 160 p., 25 euros.

 

Pendant la seconde guerre mondiale, peut-être plus encore que lors de la première, chaque camp rivalise d’imagination pour mettre en scène l’ennemi et plus généralement le conflit (ou l’absence de conflit) par l’image dans une visée propagandiste. La caricature, dans cet ensemble, tient une place de choix. Les dessinateurs aux commandes de la presse satirique dans les années 1930, se retrouvent à l’avant-scène d’une guerre iconographique dans laquelle la feuille illustrée, le journal, le cinéma et bien sûr l’affiche, forment les armes d’un combat en direction surtout de sa propre opinion nationale.

Chaque Etat (surtout les puissances occidentales en fait) produit son image de propagande, comme tente de le restituer cet ouvrage très illustré, traduction d’une précédente version publiée en Angleterre. L’auteur offre-là surtout un recueil de 350 caricatures principalement européennes (mais pas seulement), classées de manière chronologique. Chaque chapitre correspond à une année de la guerre, année introduite par un texte précisant la situation géo politique. Toutes les images font l’objet de légendes explicatives s’intéressant au contexte historique et à la personnalité des dessinateurs.

Ces images, trop peu accessibles par ailleurs, passionneront ceux qui voient dans la caricature un témoignage inestimable des inconscients collectifs, des peurs et des fantasmes aiguisés par la guerre. On retrouve dans ces pages les principaux belligérants à l’œuvre, et la caricature restitue les retournements d’alliances des uns et des autres, la foi dans la victoire ou l’exagération des faiblesses adverses. Depuis le milieu du XIXe siècle la caricature circule largement en Europe (en temps de paix surtout) produisant une rhétorique commune, comme on le voit très clairement dans ces charges souvent interchangeables d’un pays à l’autre, ne serait-ce le style graphique de chacun.

Regrettons une introduction quelque peu approximative, quelques hiatus chronologiques dans la présentation des documents, qui par ailleurs ne sauraient refléter de manière totalement satisfaisante la production caricaturale de cette période, tant les images produites pendant la guerre demeurent difficiles d’accès au chercheur. Les quelques dessins mal reproduits n’enlèvent pas à cet ouvrage sa principale qualité : présenter au lecteur une iconographie pour l’essentiel inédite.

 

GD, juin 2009

 

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