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(1) Environ deux cents. Cf. le catalogue de l’œuvre établi par Philippe Sorel : Dantan Jeune, Caricatures et portraits de la société romantique, collections du Musée Carnavalet, [catalogue d’exposition] Maison de Balzac, Paris-Musées, 1989. Pour une histoire générale de la caricature, sans exclure la sculpture, cf. Laurent Baridon & Martial Guédron, Art et histoire de la caricature, Paris, Éditions Citadelles & Mazenod, 2006.
  (2) Elles auraient été reproduites dans toutes sortes de supports : « en lithos, essuie-plumes, cachets, poussas chez Alphonse Giroux, en pelotes, en pipes, en mouchoirs de poche, en bonnets grecs, en paravents, en cornets de dragées, en robes de chambre, en rideaux, en tentures d’appartements » indique Proper Viro qui signale aussi qu’en 1844, s’attablant dans un restaurant de Constantine en compagnie du sculpteur, il découvrit que les fonds de leurs assiettes reproduisaient ses bustes-charges (Prosper Viro, Charges et bustes de Dantan jeune, esquisse biographique, dédiée à Méry, Paris, Librairie nouvelle, 1863, p. 69).
 (3) Il dut commencer du vivant de l’artiste, si l’on en croit ces vers des Odes funambulesques de Théodore de Banville parus en 1859 : « Où sont les plâtres de Dantan / Le Globe et La Caricature ? / Mais où sont les neiges d’antan ? ».
 (4) Janet Seligman, Figures of Fun. The caricature statuettes of Jean-Pierre Dantan, London, Oxford University Press, 1957.
 (5) Cf. Samuel-Henry Berthoud, Les Dominotiers de Dantan, jeune, Paris, Cité d’Orléans, 1848.
(6)  Louis Huart, « Dantan jeune », Galerie de la presse, de la littérature et des Beaux-arts, Paris, au bureau, 1839.
(7)  Cf. Christian Fechner, La magie de Robert Houdin, « Une vie d’artiste », Essai biographique, Paris, Editions FCF, 2002.
(8)  Philippe Sorel, « Les Dantan du Musée Carnavalet, portraits-charges sculptés de l’époque romantique – catalogue sommaire des charges de Dantan conservés au Musée Carnavalet », Gazette des Beaux-Arts, 1986, 107, 1404, pp. 1-38 et 1986, 107, 1405, pp. 87-102 ; du même auteur, Dantan Jeune, Caricatures et portraits de la société romantique, collections du Musée Carnavalet, [catalogue d’exposition], Maison de Balzac, Paris-Musées, 1989, pp. 48-59 ; enfin, du même auteur, « La phrénologie et l’art », dans Jean Clair (dir.), L’Âme au corps, arts et sciences, 1793-1993, [catalogue d’exposition] Galeries nationales du Grand Palais, Paris, R.M.N. et Gallimard/Electa, 1993, pp. 266-279.
(9)  Ce serait Dantan aîné qui aurait dessiné cette charge anodine devenue une sorte de signe de reconnaissance franchement loufoque. Hugo l’évoque encore dans Les Misérables : « [Paris] construit dans tous les esprits l'idée de progrès; les dogmes libérateurs qu'il forge sont pour les générations des épées de chevet, et c'est avec l'âme de ses penseurs et de ses poètes que sont faits depuis 1789 tous les héros de tous les peuples; cela ne l'empêche pas de gaminer; et ce génie énorme qu'on appelle Paris, tout en transfigurant le monde par sa lumière, charbonne le nez de Bouginier au mur du temple de Thésée et écrit Crédeville voleur sur les pyramides. Paris montre toujours les dents; quand il ne gronde pas, il rit. » (Troisième partie, Livre Premier, chapitre XI).
(10)  Il a travaillé à la statuaire du Louvre, des églises de la Madeleine, Sainte-Clotilde et de la Trinité, et, notamment une statue en bronze de Boïeldieu pour la ville de Rouen (Stanislas Lami, Dictionnaire des  sculpteurs de l’École française, Paris, Honoré Champion, 1916, t. II, p. 25).
 (11) Pour une approche de relations à établir entre Daumier et David d’Angers, cf. Laurent Baridon & Martial Guédron, Corps & arts, physionomies et physiologies dans les arts visuels, Paris, L’Harmattan/Centre Koyré, CNRS, collection Histoire des Sciences Humaines, 1999, chap. IV et V.
(12)  Un critique anonyme l’invite à suivre les traces de Daumier, avant que les bustes de ce dernier ne soient connus : « Entamez donc la poire, M. Dantan ; accordez une trêve aux artistes et aux hommes de lettres ; ne jetez désormais en moule que des têtes politiques ; pétrissez la doctrine en terre glaise ; traduisez-nous en plâtre toutes les gloires du juste-milieu. Voyez quelle admirable collection de fronts étroits, de traits burlesques, de têtes biscornues, de tournures hétéroclites le pouvoir met à votre disposition tous les genres de laideur, tant au physique qu’au moral ; à l’œuvre donc ! Vous n’aurez que l’embarras du choix. […] » (« Revue de la semaine », La Mode, décembre 1832, pp. 336).
(13)  Prosper Viro, op. cit., p. 90.
(14)  Cf. Laurent Baridon, « Du portrait comme une science : Phrénologie et arts visuels en France au XIXe siècle », dans La Physiognomonie. Problèmes philosophiques d’une pseudo-science, textes réunis par C. Bouton, V. Laurand et L. Raïd, Paris, Editions Kimé, 2005, pp. 143-170.
(15)  Cf. Dr. E. Martin, Histoire des monstres depuis l’antiquité jusqu’à nos jours, Paris, C. Reinwald, 1880, p. 302 et sv. ; ainsi que Ais de Fontenay, Rapport lu au comité de l’association des artistes peintres, sculpteurs, architectes, graveurs et dessinateurs, le vendredi 9 mai 1856 par M. Ais de Fontenay sur la vie et les travaux de Joseph César Ducornet, peintre d’histoire, né sans bras, à Lille, le 10 janvier 1806, mort à Paris le 27 avril 1856, Pensionnaire de l’association, [Paris], impr. J. Juteau, s.d.
(16)  « L’organisation cérébrale de Ducornet répond parfaitement aux faits de sa vie, et confirme entièrement les observations des illustres Gall et Spurzheim. Que si nous voulons en déduire d’autres conséquences, il en ressort une preuve évidente de la suprématie du cerveau sur tout le reste de l’organisation et la puissance de l’âme humaine, pour suppléer aux instruments que lui a refusé la nature en convertissant des organes de sustentation et de progression, en ceux du tact et de l’exécution des Phidias et des Apelle » (Alexandre Dumoutier, La Phrénologie, journal des applications de la physiologie animale à la physiologie sociale, t. I, n° 25, 10 décembre 1837, p. 3).
(17)  Philippe Sorel, « La Phrénologie et le moulage », dans À fleur de peau. Le moulage sur nature au XIXe siècle, [catalogue d’exposition] Paris, Musée d’Orsay, Paris, RMN, 2001, pp. 96-108.
(18)  Charles Place, De l’Art dramatique au point de vue de la phrénologie, appréciation de M. Kemble, de Mmes Adélaïde et Fanny Kemble, tragédiens anglais, sur les bustes de M. Dantan jeune [...] lue à la séance annuelle de cette société le 18 décembre 1842, Batignolles, impr. de Hennuyer et Turpin, 1843.
(19)  « De la philosophie dans les arts (salon de 1837), La Phrénologie, journal des applications de la phrénologie animale à la physiologie sociale par l’observation exacte, T. I, n° 1, lundi 10 avril 1837, p. 1.
(20)  Notamment à l’église Saint-Laurent, œuvre de Constant-Dufeux, dont Dantan jeune collabora à la sculpture du portail. Sur Constant-Dufeux et la phrénologie, cf. Philippe Sorel, « Le monument funéraire de Dumont D’Urville (1790-1842) », Les Appels d’Orphée, 1991, n° 3, pp. 15-18.
(21)  « Il y a le phrénologiste artiste, genre appartenant assez généralement à la famille des méconnus et à l’ordre des incompris. Celui-ci peint ou sculpte des têtes monstrueuses et pleines de bosses avec le désir très louable d’être naturel et vrai. Au salon dernier on voyait un tableau excessivement mauvais, peint d’après ce système » (Eugène Bareste, Les Français peints par eux-mêmes, 1841).
(22)  Cf. Laurent Baridon, « L’autoportrait à l’épreuve de la phrénologie : le cas du sculpteur David d’Angers », Interfaces, Image texte langage (actes du colloque La représentation de soi), avril 2001, n° 17, pp. 54-63.
(23)  Dantan Jeune, Caricatures et portraits de la société romantique, op. cit., cat. n° 51.
(24)  Cf. notamment les lithographies de Daumier dans Les Philanthropes du jour, série parue dans Le Charivari des années 1844-1845.
(25)  Salon de 1845 ; sans que toutefois on sache si Baudelaire parle de Dantan jeune ou aîné, ainsi qu’au salon de 1846 où il leur trouve « un cachet particulier ».
(26)  Cité par Philippe Néagu, « Nadar et la vie artistique de son temps », dans Nadar, Les années créatrices : 1854-1860, [catalogue d’exposition] Paris, Musée d’Orsay, 7 juin-11 septembre 1994, New York, The Metropolitan Musem of Art, 3 avril-9 juillet 1995, Paris, RMN, 1994, p. 118.
(27)  Cf. Le poème consacré aux charges des personnalités de la scène par Galoppe d’Onquaire, Le Musée musical de Dantan Jeune, Paris, Au ménestrel, 1862 ; cf. également Philippe Sorel, « Le ‘Musée Dantan’, charges et portraits de musiciens », Musique. Images. Instruments. Revue française d’organologie et d’iconographie musicale, 1995, 1, pp. 49-67.
(28)  Cf. Prosper Viro, Charges et bustes de Dantan jeune, op. cit., pp. 70-89.
(29)  Jules-Joseph-Gabriel de Lurieu (pseud. J. Gabriel, Jules-Joseph-Gabriel, Jules et M. Sapajou) et Ferdinand Langlé, La Fée aux miettes, ou les Camarades de classe, roman imaginaire mêlé de couplets, [Paris, Palais-royal, 17 octobre 1832], Paris, J.-N. Barba, 1832.
(30)  « Mais ne croyez pas à des vols de confitures, à un doigt trempé dans la sauce, à un soufflet appliqué malicieusement sur la joue de Cassandre, à un regard furtif jeté sur les charmes de Colombine ; Pierrot chipe des valises, fait sauter la banque du biribi et va jusqu’à tirer des coups de fusil au diable, son bienfaiteur. – C’est un Pierrot endurci, qui berne ses créanciers, voltige d’amour en amour et se conduit en vrai dom Juan. – Aussi ne voit-il pas à la fin de la pièce tournoyer le soleil à rayons de clinquant au fond du temple de l’Hyménée, et tombe-t-il dans le troisième dessous par une trappe d’où s’échappe une grande flamme d’essence de térébenthine ! Paul Legrand a très bien rendu ce Pierrot sournois, féroce et malfaisant » (Théophile Gautier, Le Moniteur universel, 25 juin 1855, n° 76, p. 698).
(31)  « M. Dantan jeune se voyant dans la nécessité de se defender avec ses plâtres contre les directeurs de théâtres qui viennent assiéger sa maison dans l’espoir d’obtenir des pièces, alléchés qu’ils sont la le succès de son Pierrot indélicat » (Le Charivari, 24 juin 1855).
(32)  Cf. Judith Wechsler, A Human Comedy; Physiognomy and Caricature in 19th Century Paris, Chicago, The University of Chicago Press, 1982 ; l’auteur fait une large place à Henri Monnier mais n’étudie pas le cas de Dantan.
(33)  Cf. l’épreuve d’un cliché conservée au Musée d’Orsay (Pho. 1991.2 (64) de Paul Legrand par Félix Nadar reproduite dans Nadar : les années créatrices, 1854-1860, op. cit., cat. 85, pl. 82.
(34)  Théophile Gautier, op. cit.
(35)  Cité par Prosper Viro, Charges et bustes de Dantan jeune, op. cit., note 9.
(36)  The Cult of Images (Le Culte des Images): Baudelaire and the 19th-Century Media Explosion. UCSB Art Museum, University of California, Santa Barbara, April 6-May 8, 1977, Santa Barbara, California, UCSB Art Museum, University of California, 1977.
(37)  Docteur Prosper Viro, Charges et bustes de Dantan jeune, op. cit., p. 89 : en disant que Dantan possède « la mémoire des personnes, pour emprunter l’expression de Gall, ou suivant d’autres phrénologistes, le sens des formes ».
(38)  Cf. Janet Seligman, Figures of Fun, op. cit., p. 115.
(39)  André Gunthert, « Daguerre ou la promptitude. Archéologie de la réduction du temps de pose », Etudes photographiques, n° 5, novembre 1998 (etudesphotographiques.revues.org/document163. html)
(40)  Éric Michaud, « Daguerre, un Prométhée chrétien », Études photographiques, n° 2, mai 1997, pp. 44-59.
(41)  Par exemple, chez les sculpteurs, David d’Angers qui pense que le daguerréotype donne à voir « l'habit en guise d’homme ; des rides, une verrue, un bourgeon, — de visage point ! » (rapporté par Victor Pavie dans Goethe et David. Souvenirs d'un voyage à Weimar, Angers, 1874, pp. 8-9.
(42)  Anonyme, « Salon de 1835. La Sculpture », L’Artiste, 1835, 1ère série, vol. IX, p. 135.
(43)  Johann Gottfried von Herder, Plastik. Einige Wahrnemungen über Form und Gestalt aus Pygmalions bildendem Traume Plastik, Riga, J. F. Hartknoch, 1778 ; sur ce texte, cf. Robert Edward Norton, Herder’s aesthetics and the European Enlightenment, Ithaca, Cornell University press, 1991, pp. 203 et s.
(44) Etienne Falconet, Réflexions sur la sculpture, lues à l'Académie royale de peinture et de sculpture, le 7 juin 1760, Paris, Prault, 1761.
(45)  Cf. Alex Potts, The Sculptural Imagination, Figurative, Modernist, Minimalist, New Haven and London, Yale University press, 2000.
(46)  Cf. Auguste Barbier, « La Statuomanie », Satires, Paris, E. Dentu, 1865, p. 35 où il est question de Dantan, en assimilant d’ailleurs l’accumulation de physionomies vulgaires de la statuaire sérieuse des salons avec les charges de l’artiste : « De là tous ces messieurs aux poses drôlatiques [sic] / dont le bronze encombre si longtemps nos boutiques, / cet amas de chanteurs, de danseuses et d’acteurs / étalant fièrement leurs toupets séducteurs, / tous ces fils de Dantan, vrais monstres de pagodes, / dont le regard me fut tant de fois incommode / et dont j’eusse voulu délivrer la cité / si parmi ses suppôts Delessert m’eût compté ».
(47)  Gustave Planche, « La sculpture », [salon de 1839], L’Artiste, 1839, 2ème série, vol. II, p. 309.
(48)  Id., p. 302.
(49)  Id., p. 308.
(50)  Françoise Frontisi-Ducroux, Dédale : mythologie de l’artisan en Grèce ancienne, Paris, La Découverte, 2000, p. 109, en se référant à Jean-Pierre Vernant, Mythe et pensée chez les Grecs, étude de psychologie historique, Paris, Maspéro, 1965.
(51)  Par exemple le dessin du Musée lorrain de Nancy, Autoportait charge en porc-épic avec Henriette en oiseau. Cf. Hommeanimal, Histoires d’un face à face, [catalogue d’exposition] Musées de Strasbourg, 7 avril au 4 juillet 2004, Paris, Adam Biro, Strasbourg, Musées de Strasbourg, cat. n° IV. 62, p. 215.

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