Exposition déjà présentée au centre Cosmopolis de Nantes et au Lycée de Blangy.
C’est en octobre 2017 qu’éclate l’affaire Weinstein. Une douzaine de femmes déclarent alors que le célèbre producteur de cinéma les aurait abusées. Depuis cette date, différentes vagues ont suivi, notamment sur les réseaux sociaux. Violences sexuelles “quotidiennes”, harcèlement au travail... La journée du 8 mars permet de rappeler que les violences faites aux femmes tuent environ 150 d’entre elles chaque année en France, que les inégalités salariales entre femmes et hommes à travail égal restent considérables, que des femmes sont encore mutilées dans leur chair au nom de pratiques culturelles ou religieuses ancestrales. Dans la vie politique et économique, les postes à responsabilité demeurent l’apanage des hommes. La ségrégation, qui prend toute son ampleur au 19e siècle avec le Code Napoléon de 1804, continue de laisser des traces. Dans bien des domaines, les femmes restent des citoyens de seconde zone.
Depuis les caricatures du célèbre Daumier, les images de presse fourmillent de représentations de femmes. Explorer ces images permet de rendre compte de la situation des femmes depuis 1848, de leur discrimination, de leur oppression, de la puissance du carcan masculin qui a pesé et pèse encore sur leurs épaules. Les caricatures évoquent également les droits nouveaux, et parfois même les combats féministes, des combats toujours d’actualité. Droits des femmes, droit de vote, inégalités salariales, violences, divorce, revendications féministes... L’exposition confronte des images tirées de la presse illustrée depuis le 19e siècle (Charivari, Petit Journal, Assiette au Beurre,...) aux dessins réalisés ces dernières années par la dessinatrice de presse Camille Besse (Causette, Huma Dimanche, Pèlerin magazine,...). Un dialogue éclairant !
Exposition de 26 panneaux à imprimer au format A3 (établissements scolaires), A2, A1 et jusqu’à 1m de hauteur. Frais d’impression à votre charge. Tarif net/ttc pour médiathèques, mairies, centres culturels : 400 euros. Tarif net/ttc pour établissements scolaires (collèges, lycées) : 200 euros.
Possibilité de conférence, de table ronde ou d'accompagnement pédagogique.
Nous contacter : caricadoc@gmail.com 06 17 20 52 57
Siret n° 51039732600016
Auteur d'ouvrages chez EPA/Hachette, Fayard, Flammarion, Hugo et Cie, Alternatives, Nouveau monde, etc., Guillaume Doizy propose des expositions (en tant qu'éditeur exclusif) pédagogiques et ...
http://www.caricaturesetcaricature.com/2018/01/expositions-itinerantes-a-louer.html
C’est en octobre 2017 qu’éclate l’affaire Weinstein. Une douzaine de femmes déclarent alors que le célèbre producteur de cinéma les aurait abusées. Depuis cette date, différentes vagues ont suivi, notamment sur les réseaux sociaux. Violences sexuelles “quotidiennes”, harcèlement au travail... La journée du 8 mars permet de rappeler que les violences faites aux femmes tuent environ 150 d’entre elles chaque année en France, que les inégalités salariales entre femmes et hommes à travail égal restent considérables, que des femmes sont encore mutilées dans leur chair au nom de pratiques culturelles ou religieuses ancestrales. Dans la vie politique et économique, les postes à responsabilité demeurent l’apanage des hommes. La ségrégation, qui prend toute son ampleur au 19e siècle avec le Code Napoléon rédigé en 1804, continue de laisser des traces. Dans bien des domaines, les femmes restent des citoyens de seconde zone. Depuis les caricatures du célèbre Daumier, les images de presse fourmillent de représentations de femmes. Explorer ces images permet de rendre compte de la situation des femmes depuis 1848, de leur discrimination, de leur oppression, de la puissance du carcan masculin qui a pesé sur leurs épaules. Les caricatures évoquent également les droits nouveaux, et parfois même les combats féministes, des combats toujours d’actualité.
L’exposition confronte des images tirées de la presse depuis le 19e siècle aux dessins réalisés ces dernières années par la dessinatrice de presse Camille Besse. Un dialogue éclairant !
Le Code Napoléon de 1804 prive de droits juridiques “les mineurs, les femmes mariées, les criminels et les débiles mentaux”. Les femmes mariées ne peuvent accéder aux lycées (interdiction de passer le bac jusqu’en 1924) et aux universités, ne peuvent signer un contrat ou gérer leurs propres biens. Elles sont privées des droits politiques, ne peuvent travailler sans l’autorisation du mari ou percevoir leur salaire (jusqu’en 1907). Le mari a tout loisir de contrôler la correspondance et les relations de sa femme qui ne peut voyager à l’étranger sans son autorisation. Il faut attendre 1938 pour que l’incapacité juridique des femmes soit levée. Elles peuvent dorénavant intégrer l’université, recevoir une carte d’identité ou un passeport sans autorisation du mari. En 1975, la notion de “chef de famille” disparaît. L’interdiction du port du pantalon sera abrogée en 2013 !
Pratiqué depuis l’antiquité, l’avortement est fréquent au 19e siècle et parfois évoqué par la presse. Il est considéré comme un crime par le Code Napoléon de 1804. Les femmes qui y ont recours, ainsi que ceux ou celles qui les aident (médecins, pharmaciens, “faiseuses d’anges”), encourent la prison. Considéré par les catholiques comme anti-religieux, il heurte également les natalistes, républicains compris. La femme, éternelle mineure, se doit de porter les enfants de la Nation. La revendication du droit des femmes à disposer de leur corps progresse dans les années 1970. C’est le 5 avril 1971, que Le Nouvel Observateur publie la pétition des “343 salopes”, 343 femmes qui déclarent avoir recouru à l’avortement et parmi elles Simone de Beauvoir, Catherine Deneuve, Jeanne Moreau, Françoise Sagan, etc. Il faut attendre la loi Veil du 17 janvier 1975 pour que l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) soit enfin dépénalisée en France.
Au milieu du 19e siècle, les femmes occupent 30 % des emplois industriels. En plus des tâches domestiques, les femmes travaillent à l’usine, dans l’industrie textile, dans la chimie, la production du papier, comme domestiques chez des particuliers, à la ferme. Payées moitié moins que les hommes, elles ne pouvaient percevoir leur propre salaire, versé à leur mari. La situation évolue au 20e siècle, même si les syndicats et les partis de gauche continuent de voir dans les femmes des concurrentes qui favorisent le dumping patronal. Peu grévistes, les femmes n’en sont pas moins présentes à la Belle Epoque dans les cortèges revendiquant des augmentations de salaires, comme en témoignent certaines images. De nos jours, malgré une succession de lois, l’égalité salariale à travail égal entre femmes et hommes n’est toujours pas réalisée.
Si le code Napoléon interdit l’accès des filles au Lycée et à l’Université, la scolarisation des enfants reste pendant longtemps différenciée entre filles et garçons, et tenue par l’Eglise catholique. Les lois républicaines de Jules Ferry (années 1880) instituant la gratuité, l’obligation (de l’éducation mais pas de la scolarisation) et la laïcisation de l’enseigmenent primaire public, soustraient partiellement les fillettes aux tâches domestiques ou au travail industriel, ainsi qu’à l’influence religieuse. Dans les décennies qui suivent, l’alphabétisation gagne l’ensemble de la société, femmes comprises. L’industrie de l’édition ne manque pas de proposer à cette nouvelle cible des livres et des revues spécifiques. Il faut néanmoins attendre 1924 pour que les filles obtiennent le droit de passer le bac.
Avec la Révolution de 1789, la caricature française commente avec verve la loi du 20 septembre 1792 instaurant le mariage civil enregistré en mairie et le mariage des prêtres. Interdit sous l’Ancien Régime, le divorce est institué en 1792, puis aboli en 1816. Il revient sur le devant de la scène avec la Révolution de 1848. Des féministes, notamment celles de la “Société de la voix des femmes”, remettent en cause la prééminence masculine. Mais les Républicains au pouvoir ne l’entendent pas ainsi. De son coté, le dessinateur Daumier fustige avec mépris les revendications de ces femmes émancipées dans trois séries fameuses, “Les bas-bleus”, “Les femmes socialistes” et enfin, “Les divorceuses”. Il faut attendre 1884 pour qu’une loi républicaine restaure le divorce, mais en excluant encore toute possibilité de divorce par consentement mutuel. De nos jours, divorcer reste compliqué pour les femmes dont les revenus sont généralement inférieurs à ceux de leurs maris. Sans parler de la lenteur des procédures judiciaires.
Si le 19e siècle inaugure en 1848 le suffrage universel, il reste alors strictement masculin. Les femmes, dénuées de droits politiques, demeurent exclues du suffrage. Le très dynamique mouvement des Suffragettes en Angleterre, qui réclame le droit de vote pour les femmes, n’est pas ignoré en France. À la Belle Epoque et durant l’entre-deux-guerres, certaines militantes dénoncent le suffrage masculin. Divers projets de lois sont déposés à la Chambre des députés dès 1914, et systématiquement rejetés par le Sénat. Il faut attendre l’ordonnance du 21 avril 1944 signée par de Gaulle pour que le droit de vote soit enfin reconnu aux Françaises, au nom de l’engagement des femmes dans la Résistance. Cinq millions de femmes exerceront pour la première fois ce nouveau droit l’année suivante, lors des élections municipales du 29 avril 1945.
Depuis l’instauration du suffrage universel masculin en 1848, des femmes réclament le droit de vote mais également l’éligibilité. En 1935, pour alerter l’opinion, la féministe Louise Weiss se présente symboliquement à une élection municipale et l’année suivante aux élections législatives. Et elle obtient de nombreuses voix ! Il faut attendre l’ordonnance du Comité français de Libération nationale le 21 avril 1944 pour que l’éligibilité soit enfin reconnue aux femmes en France. De nos jours, les femmes restent minoritaires dans les instances électives. Aucune femme n’a jamais été élue à la Présidence de la République.
Le féminisme moderne émerge avec la Révolution française. Parmi les pionnières en France, Olympe de Gouges, rédige en 1791 une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne sur le modèle de la Déclaration des droits de l’homme. Elle réclame la citoyenneté à part entière pour les femmes et donc l’accès à la vie politique. Pour elle, “la femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune”. Le féminisme se développe véritablement au milieu du 19e siècle. Clubs de femmes, écrivaines, journalistes, militantes socialistes, revendiquent le droit de vote, dénoncent les conditions de travail et de rémunérations des femmes, réclament un véritable droit à l'éducation pour les filles. Hubertine Aucclert, Maria Deraisme, Marguerite Durand, Flora Tristan, puis plus tard Louis Weiss, Simone Veil, Françoise Giroud, etc. Le mouvement de Mai 68 régénère le mouvement féministe, avec la revendication du droit des femmes à disposer librement de leur propre corps.
En 2019, 140 femmes ont été tuées en France par leur mari, compagnon, ou ex-conjoint. Dans une société dominée par les hommes, les violences physiques et psychologiques s’exercent principalement sur les femmes. Dès la Révolution française, la législation tente de limiter ces violences avec la loi du 22 juillet 1791 qui rend pénalement responsable tout homme coupable de coups et blessures sur les enfants, les femmes et les vieillards. Le Code Napoléon revient sur cette mesure. L’adultère féminin étant sévèrement réprouvé au 19e siècle, le mari homicide bénéficie à l’époque de l’indulgence des juges...
Le 19e siècle accentue la ségrégation de l’espace et la division du travail, notamment sexuelle. Au nom des dispositions “naturelles” de chacun, les hommes accaparent la vie publique, tandis qu’aux femmes revient le labeur domestique : maternité, éducation des enfants, tâches ménagères. Lorsque les femmes travaillent à l’extérieur ou gagnent en niveau d’éducation, toutes ces tâches se cumulent avec les nouvelles activités. Les féministes n’auront de cesse de revenir sur cette division sexuelle du travail au sein du couple.
Malgré son régime patriarcal, la France républicaine du 19e siècle se dote d’une symbolique féminine, celle de l’allégorie Marianne. Coiffée d’un bonnet phrygien, elle symbolise la liberté, puis la République elle-même et à partir de la fin du 19e siècle, le pays dans son ensemble. Dans de nombreuses images politiques, Marianne domine les hommes. Chez les anticléricaux, elle terrasse les curés. Chez les communards, elle écrase les souverains et les dirigeants. Chez les socialistes, elle invite les hommes au combat. Une symbolique qui n’empêche pas la domination masculine de perdurer dans les faits.
Au 19e siècle, hormis quelques écrivaines qui se dissimulent souvent derrière des pseudonymes masculins, les femmes qui accèdent à des responsabilités publiques ou même privées restent rares. Cantonnées aux soins des enfants, des malades ou à la philanthropie, certaines gèrent néanmoins des associations. Il faut attendre le Front populaire pour voir des femmes accéder aux fonctions ministérielles, une vraie révolution, même si aucune n’a rang de ministre. Cécile Brunschvicg est sous-secrétaire d'Etat à l'Education nationale ; Suzanne Lacore devient Sous-secrétaire d'État à la Santé Publique, chargée de la Protection de l'Enfance et enfin Irène Joliot-Curie dirige le Sous-secrétariat d'Etat à la Recherche scientifique. Si en Angleterre ou en Allemagne des femmes ont réussi à s’imposer à la tête de l’Exécutif, en France, les hommes accaparent encore largement le pouvoir politique et économique.
Alternant entre période de prohibition et de tolérance, la prostitution majoritairement féminine reflète la domination masculine sur la société et la marchandisation du corps des femmes. Au 19e siècle, la légalisation des maisons closes et les contrôles sanitaires visent à endiguer la prolifération de la syphilis. La presse illustrée s’intéresse assez peu à la question, sans doute moralement trop sensible à une époque où la pruderie reste officiellement de rigueur. Dans la plupart des dessins publiés, le mépris pour ces femmes “de joie” prédomine. Majoritairement issues des classes pauvres, les prostituées travaillent généralement pour des réseaux. Elles sont parfois réduites à un quasi esclavage. Ces dernières années, elles se “recrutent” dans les secteurs les plus vulnérables de la société, et notamment parmi les migrants. La pénalisation du racolage puis des clients a favorisé le développement de la prostitution sur internet.
Pendant des siècles, l’Église catholique a encouragé les femmes à la soumission, à la résignation, à “enfanter dans la douleur”. Du bouddhisme aux grandes religions monothéistes, les clergés se montrent durs envers les femmes : ségrégation dans l’espace cultuel, maîtrise du corps, rejet du plaisir sensuel, confinement dans l’espace domestique. Depuis deux siècles, les féministes en France ont eu à affronter l’Église catholique et ses nombreux relais. La loi de séparation des Églises et de l’État de
Fin 2017, l’affaire Weinstein “libère” la parole sur les agressions sexuelles subies par les femmes dans les milieux du cinéma et au-delà. De sondages en études, la société prend enfin conscience de l’ampleur du phénomène, longtemps resté tabou. L’évocation du viol ou de l’inceste demeurent extrêmement rares dans les images publiées par la presse depuis le début du 19e siècle. Et pour cause. Longtemps soumises juridiquement à leur mari, confrontées à un système policier et judiciaire défavorable, les femmes ont été des proies faciles pour les hommes. Le viol conjugal est enfin reconnu par une loi du 23 décembre 1980. La première affaire de ce type sera plaidée... dix ans plus tard.
Le dessin de presse, profession quasi exclusivement masculine, accorde une large place aux femmes. Dans la plupart des représentations, les femmes sont “sublimées”, sexualisées, objectivées. Concentrées sur leur propre apparence, elles ont pour fonction première de plaire au lecteur masculin. Séductrices par obligation, objets de plaisir, les femmes dans les images (publicité comprise) sont soumises à des normes impératives, qui reflètent un idéal masculin réducteur et oppressif.