Présentation :
Pour certains historiens, les images produites entre 1914 et 1918 reflètent les imaginaires collectifs. Elles témoigneraient du patriotisme et de l’adhésion des soldats et des civils à la Guerre. La très grande diffusion de ces images, notamment comme illustrations de cartes postales (plusieurs milliards d’unités vendues en France pendant la Grande guerre), semble valider cette thèse.
Les correspondances au dos de ces cartes envoyées du front ou par des civils, témoignent en fait d’une toute autre appréciation du conflit. Au verso d’images outrancièrement patriotiques, bellcistes, hostiles aux allemands, renvoyant au culte des chefs, fantaisies ou égrillardes, la plupart des expéditeurs n’évoquent pas la guerre, ne reprennent pas à leur compte la terminologie cocardière omniprésente dans la presse. Dans les correspondances qui s’intéressent au conflit, la moitié des expéditeurs s’inscrit dans la logique guerrière quand les autres laissent libre cours à leur lassitude, à la peur de la remontée au front, aux souffrances liées à la séparation. Malgré le contrôle postal, certains ne cachent pas leur exarpération envers une “maudite guerre” qui n’en finit pas.
Le discours des images et celui de la correspondance traduit un décalage important qui reflète le fossé séparant sinon opposant deux mondes : d’un côté les producteurs d’un discours guerrier enthousiaste et volontaire (officiers, journalistes, artistes, écrivains, hommes de pouvoir) et de l’autre, une population qui subit la guerre au quotidien, le déchirement des familles, les difficultés matérielles, la peur de la mort et souvent le deuil...
Exposition conçue par Guillaume Doizy, co-auteur de La Grande Guerre des cartes postales (Hugo-Image 2013).
Pour louer l'exposition, rendez-vous sur le site de Caricadoc
L'expo se compose de 25 à 50 panneaux à imprimer au format A2 dont quelques exemples sont visibles ci-dessous :