Soutenance de thèse de doctorat en Histoire de l'art, le vendredi 5 décembre 2014 à partir de 14H à l'université Paris Ouest Nanterre La Défense, bâtiment B, salle René Rémond (B 015). Ouvert au public.
Membres du jury : Alain Bonnet, Bertrand Tillier, Ségolène Le Men, François-René Martin, Henri Zerner
(voir ci-dessous deux fichiers pdf : détails et plan)
Résumé
Au cours d’une carrière amorcée sous le Second Empire et achevée dans les années vingt, Albert Robida (1848-1926) participa à 98 périodiques et créa en 1880 son propre journal humoristique, La Caricature, qui lui permit d’acquérir une autonomie créatrice. Il illustra 94 livres et publia 47 ouvrages écrits et illustrés de sa main parmi lesquels Le Vingtième Siècle (1883), un roman d’anticipation auquel il doit sa notoriété actuelle. Par cette forme originale, l’auteur livre une satire de son époque, tout en proposant la vision dystopique d’une société régie par la mécanisation. Cet ouvrage permet de constater que, dès le début des années 1880, Robida entrevoit le potentiel médiatique des images animées, ce qui ne l’empêche pas de se tourner vers une pratique graphique traditionnelle et de s’en faire le promoteur. Afin de mieux comprendre ce paradoxe qui traverse son œuvre, sa production graphique a été analysée selon trois axes de recherche complémentaires. Le premier concerne les mécanismes de diffusion de ses dessins dans le secteur de l’édition, le deuxième évalue les modes de création grâce auxquels Robida se dégagea des contraintes inhérentes au monde de l’édition (caricature, auto-illustration, illustration bibliophilique). Face à une œuvre multiforme et difficilement classable, le troisième axe cherche à cerner les limites que Robida fixait à son champ professionnel par une enquête orientée vers les disciplines voisines du dessin : la peinture, la photographie et le cinéma. En tant que dessinateur, Robida incarne la forte tension entre tradition et modernité palpable dans le monde parisien de l’édition au tournant des XIXe et XXe siècles.