Entretien avec Thierry Vissol, Conseiller spécial Media & Communications, Commission européenne - Représentation en Italie.
Vous avez publié divers ouvrages consacrant une large part à l'image satirique et vous organisez depuis plusieurs années un concours intitulé "Una vignetta per l'Europa". D'où vous vient cette passion pour le dessin de presse ?
Thiery Vissol : Je suis de la génération '68 et d'avant la télévision. Bien que très grand lecteur de livres et de littérature européenne, mon enfance a été aussi bercée par les aventures publiées dans Tintin et Spirou, en particulier Blake et Mortimer qui reste pour moi l'un des plus grands classiques de la BD franco-belge. Avec la maturité et la contestation des ordres établis de la fin des années '60, avec mon engagement politique, j'ai évidemment évolué vers la BD plus adulte et satirique et les grandes revues de l'époque: Hara Kiri, l'Echo des Savanes (première version), Métal Hurlant, A Suivre, et bien sûr et toujours le Canard Enchaîné, Hara-kiri Hebdo puis Charlie hebdo, ah! Reiser, Frankin, Brétecher, Gir, etc.. Bien que grand lecteur d'essais techniques et historiques (et moi-même auteur) le roman graphique des Tardi, Ferrandez, Didier Comès, Baru, Gipi etc. me fascinent toujours. Mais, tant dans mon métier d'enseignant universitaire puis de fonctionnaire européen, je me suis toujours appuyé sur la satire graphique et littéraire comme élément de réflexion, comme point d'appui et contre-point, sur les thèmes de réflexion que je souhaitais développer. Ainsi dans mes premiers travaux sur l'histoire des lois sociales (début des années '80) je me suis appuyé sur la tradition goliarde, les fêtes des fous et carnaval. Nombre de mes cours sur l'économie et la monnaie européenne étaient illustrés de dessins satiriques (en particulier ceux publiés dans le Canard). En gros, pour moi la satire est un élément fondamental de critique des pouvoirs qu'ils soient économiques, politiques ou religieux. Je regrette que peu de dessinateurs satiriques ne maîtrisent pas suffisemment l'économie pour critiquer comme il se devrait les dérives et le ridicule d'un grand nombre de "spécialistes", qui parce qu'ils manipulent (parfois même mal) des modèles mathématiques complexes se croient capables de créer des lois économiques, en oubliant que l'économie est d'abord une sciences humaine et politique impossible à mettre en équation (Comme disait Francis Bacon déjà au 16° siècle: "calcul et mesure ne livrent que la peau des choses, reste à en connaître la nature"). Comment parler de politiques "d'ajustement" (d'autres disent de rigueur) en oubliant que ce ne sont jamais les "riches" qui s'ajustent... Bref pour moi la satire est un élément indispensable du débat démocratique, la mouche du coche qui aide à révéler la "nature" des choses.
Quels sont les objectifs et les modalités de ce concours de dessins sur l'Europe ?
L'objectif de ce concours, comme le laisse deviner ma réponse à la question précédente est de stimuler le débat démocratique critique (critique au sens cartésien du terme, c'est à dire débat constructif) sur les thématiques européennnes en Italie. En effet, l'union européenne et ses politiques sont justement "politiques" et doivent donc donner lieu à débat et discussion. Contrairement à ce que beaucoup disent les Institutions européennes sont démocratiques: il y a tant au Parlement qu'au Conseil une majorité politique qui varie en fonction des élections européennes et nationales. Elle est pour le moment en majorité conservatrice. Beaucoup de citoyens ou de commentateurs l'ignorent ou font semblant de croire que ce seraient des eurocrates qui du fonds de leurs bureaux bruxellois, bien loin du peuple décident de tout et de rien, y compris de la taille des bananes. Il n'en est rien. Les décisions, toutes les décisions, y compris celle éventuellement de réguler la taille des bananes sont politiques et décidées par les chefs d’États et de gouvernement et par le parlement qui est co-législateur. Par ailleurs, comme le montre la crise économique qui sévit depuis plusieurs années, ce n'est que lorsqu'un problème devient central qu'il commence à susciter l'intérêt de la satire, mais il arrive aussi que la satire puisse porter des problèmes à la lumière de l'analyse critique. La satire met en général le doigt là où cela fait mal. C'est un bon début pour parler du mal en question. Avec ses 5.000 euros de prix, le concours stimule aussi l'intérêt des dessinateurs pour les thématiques européennes. De fait depuis sa création en 2011, le nombre de candidats est passé d'une vingtaine à plus de 80 lors de la quatrième édition de 2014.
Les modalités sont les suivantes : le concours est ouvert à partir de fin mars/début avril par publication du règlement sur le site de la Représentation en Italie de la Commission européenne et sur le site de notre partenaire, la revue Internazionale (l'équivalent de Courrier International en France). Les candidatures doivent parvenir début juillet (les dates exactes seront publiées).
Les candidats peuvent être de toutes les nationalités de L'Ue ou d'un pays associé (nous avons eu des français, belges, hollandais, danois, grecs, suisses... pour autant que leurs dessins aient été publiés sur un média italien (papier ou on-line) enregistré comme tel auprès d'un tribunal et que le thème soit lié à une politique européenne. Les dessins doivent par ailleurs avoir été publiés entre mi octobre 2014 et la date de clôture des inscriptions.
Le jury, que je préside est composé de 2 fonctionnaires communautaires spécialisés dans la communication, de 4 journalistes spécialisés dans les affaires européennes (dont la responsable de la rubrique dessins satiriques de la revue Internazionale) et du vainqueur du concours de l'année précédente. Un vote on-line du public est organisé (avec système de sécurité pour éviter les votes multiples) entre la date de clôture et début septembre et compte pour 25% dans le résultat final. Les prix sont remis lors du Festival Internazionale à Ferrara (très jolie ville du Nord-Est de l'Italie) le premier week-end d'octobre. Tous les dessins sélectionnés sont présentés en grand format lors d'une exposition durant le festival et publiés dans un catalogue.
Dans votre livre E tutta colpa dell'Europa, comment avez-vous évoqué les eurosceptiques et les eurocritiques au travers de 56 dessins emblématiques ?
Justement comme dans beaucoup des mes travaux précédents j'ai voulu me servir de la satire (depuis le début du siècle dernier) comme contre-point à un discours critique serré sur le thème: "C'est tout la faute à l'Europe". En effet, c'est une expression - pour ne pas dire une affirmation prise comme une loi scientifique - qui jouit d'une grande popularité, sans pour autant que n'en soient démontrés les fondements, mais bien pratique pour ne pas rechercher les véritables causes et responsabilités des maux qui sont attribués à l'Europe. Ce qui ne veut pas dire, bien entendu, que tout aille pour le mieux dans le meilleur des mondes européens, loin de là. Mais, j'ai voulu montrer que l'Euroscepticisme pouvait être résumé par la loi de la Relativité d'Einstein E=mC2 : E (eurospeticisme) = M (Manque de Mémoire) x C (Complexité des institutions et mécanismes) x C (Confusion qui résulte du manque de mémoire et de la complexité). Les dessins satiriques utilisés touchent tous les thèmes que j'ai voulu traiter dans l'ouvrage et tous portent à réflexion critique (pas forcément eurosceptique !). La conclusion n'est pas que l'Europe va bien... mais qu'elle irait beaucoup mieux si elle existait vraiment (une vraie politique étrangère commune, un gouvernement économique, une fiscalité commune pour un vrai budget, pas le minable 1% du PIB actuel...). Un dessin de Agim Sulaj (vainqueur de l'édition 2012) résume bien mon propos : il montre un bateau en forme d'étoile au milieu de la mer et installé dans chacune des pointes de l'étoile un leader européen rame... chacun dans une direction différente !
On vous doit également un gros volume intitulé Toby, dalla pace alla guerra (1913-1918). Pour le coup, vous avez choisi d'illustrer ce texte inspiré d’un témoignage familial, avec des caricatures d'époque...
Effectivement, mon "Toby" est abondamment illustré de dessins satiriques et caricatures d'époque (mais aussi de peintures, d'affiches graphiques). Mais, ce qui l'explique est que "Toby" n'est pas un témoignage familial sur la période d'avant guerre et de la première guerre mondiale. J'ai, certes, utilisé les archives de mon grand-père limougeaud (qui travaillait en Allemagne avant le conflit, puis a passé 4 ans dans les tranchées autour de Verdun et sur le Piave en Italie, comme caporal d'infanterie, avant de devenir officier dans l'aviation en 1918) mais surtout comme prétexte et fil conducteur pour raconter l'histoire des jeunes européens pendant cette période. De fait le sous-titre du livre est: "Histoire exemplaire d'un soldat (ordinaire) européen". Des jeunes européens qui, comme lui, ont vécu dans un monde ouvert en pleine évolution sociale, politique et en croissance économique, déjà très internationalisé (on ne retrouvera le niveau d'internationalisation de l'Europe de 1913 que dans les années '70), qui avait foi dans le progrès scientifique et social, qui avaient des projets d'avenir (On peut parfois se demander si l'on a pas régressé depuis malgré 57 ans de construction européenne). Des jeunes européens qui se sont retrouvés - sans être absolument consultés - jetés par millions dans l'enfer pour y vivre, pour y tuer et pour y mourir comme des animaux infestés de parasites, dans la boue, le sang, l'urine et les excréments, les débris humains, la pourriture, les odeurs méphitiques, à la merci d'une hiérarchie le plus souvent incompétente, cynique, imbue de ses pouvoirs et surtout indifférente aux pertes humaines, aux conditions de (sur)vie et de mort de la jeunesse européenne. Je ne pouvais donc pas illustrer cette histoire humaine avec des images de guerre ou d'horreur, comme l'ont fait de multiples autres ouvrages. En premier lieu parce que, comme je le montre dans le texte, personne qui n'ait fait cette guerre (moi en premier) n'est en mesure d'en décrire ce que ceux qui l'ont faite ont pu vivre et ressentir. En second lieu, parce que les images "crues" suscitent souvent plus de voyeurisme que de réflexion ou d'empathie. C'est un peu comme dans le cinéma où, autrefois, l'on se contentait de suggérer l'horreur sans la montrer - mais avec grande efficacité (mais il faut du talent pour cela) - alors que de nos jours il faut et il suffit de montrer du sang qui coule, des corps qui explosent, etc. pour "faire vrai" sans que cela ne rajoute rien au fonds. En troisième lieu et surtout, parce que parler des hommes, c'est essayer de s'appuyer sur les sentiments et les sensations universels qui s'expriment mieux, selon moi, dans la poésie, la peinture, le dessin et la caricature (que je mobilise abondamment dans cet ouvrage) de ceux qui ont participé au conflit et qui sont le reflet de l'âme de leurs auteurs. Toutefois, là encore, il faut se garder de généraliser "la bonté" de la caricature. L'ouvrage est aussi une enquête sur le mensonge et la création de la haine de l'autre. Comme toutes les guerres, la guerre de 14 a été, tout du long, un vaste mensonge. Tout le monde mentait : des soldats qui ne pouvaient raconter leur véritable vécu au généraux en chef, en passant par la presse et les civils et ce, dans toutes les pays belligérants (le livre couvre principalement les 5 pays européens les plus importants : Allemagne, Autriche, Angleterre France et Italie). Et dans ce jeu de dupes, la caricature a joué un rôle essentiel pour stigmatiser l'autre, le ridiculiser, le faire haïr. Et puis finalement parce que, comme le montrent les multiples journaux de tranchées dans toutes les armées, malgré l'horreur, le rire est resté un moyen pour les soldats de conserver un peu de leur humanité.
Le dessin satirique vous permet d’évoquer le passé, vous sert à illustrer vos réflexions sur l’Europe actuelle, mais a-t-il encore un rôle à jouer en direction des « citoyens » ? De ce point de vue, vous notez une grande différence entre les pays européens que vous connaissez ?
Certainement, comme déjà dit, pour moi la satire est un élément fondamental de la démocratie (même si elle peut-être un outil des dictatures) donc du débat citoyen. Elle existe d'ailleurs dans tous les pays européens, mais son développement et surtout sa diffusion dans les grands médias (susceptibles, justement d'avoir un impact sur les citoyens) sont étroitement liés à deux aspects importants qui sont évidemment liés : d'une part, le niveau de liberté de la Presse dans chaque pays (pour cela voire le dernier rapport de Reporters sans-frontière) qui est loin d'être identique dans les 28 Etats membres (et le courage des rédacteurs en chefs); d'autre part, le statut économique et social reconnu aux artistes du crayon (ou de la tablette, de nos jours). Dans certains pays, le niveau de rémunération des artistes est très faible (quand ils sont publiés) et il n'y a pas de véritable statut juridique (sauf pour les quelques chanceux de quelques grands journaux), même parmi les grands dessinateurs reconnus internationalement beaucoup doivent exercer un autre métier pour survivre; dans d'autres, au contraire (comme au Danemark), le dessinateur professionnel a le statut de journaliste et peut vivre seulement de son art. Ceci dit, pour que la satire puisse vraiment jouer un rôle, il faut qu'elle soit acerbe et "to the point" (en d'autres termes pas "café du commerce" - raison pour laquelle le dessinateur doit être considéré comme un journaliste) et... n'oublie pas de faire rire. Pour moi, quelques dessins des gens comme Bo Bojesen (DK), Ioannis Ioannou (GR), Nicolas Vadot (FR/Bel), Tom Jansen (Hol), Mauro Biani (It), Sergio Staino (It) (et beaucoup d'autres, qu'ils ne m'en veuillent pas de ne pas les citer tous) sont mieux à même de faire comprendre les grands enjeux de notre monde et le cynisme des "puissants" que des centaines d'heures d'émissions stériles de télévision ou des milliers de tweets des politiciens et autres.
Les attentats du mois de janvier à Paris, les fusillades de Copenhague plus récemment encore : la menace contre la liberté d’expression se résume aujourd’hui aux seuls attentats perpétrés par les islamistes radicaux ?
Non, certes non, loin de là. Les menaces à la liberté d'expression ne sont ni nouvelles, ni les dernières, elles sont permanentes et risques de croître. Les crimes perpétrés à Paris ou Copenhague nous touchent plus particulièrement, car ils se sont produits dans nos capitales et ont immolé des icônes. Mais la liste des dessinateurs et journalistes assassinés pour leur liberté de parole, leur travail d'enquête, etc. est malheureusement très longue et pas seulement dans les pays où sévissent des régimes de toute obédience, mais aussi dans nos pays. Ce qui peut changer, en pire, après les attentats récents, est l’atmosphère générale de peur qui peut conduire (on l'a vu avec le refus de grands journaux anglo-saxons de publier la couverture de Charlie après l'attentat de Paris), à amplifier le poids de l'auto-censure sur les média. Le nombre "d'arguments-mais..." (plutôt d'affirmation que d'arguments, en fait) ne cesse d'augmenter: "Je suis d'accord avec la liberté de la presse, mais...", "Je suis Charlie, mais..."; "nous respectons la liberté d'expression, mais...". Le "mais" est le plus dangereux qui soit, car il contredit fondamentalement la le thèse exprimée dans la prémisse. La liberté d'expression ne peut pas - par définition - supporter un "mais...". Comme le rappelle Roberto Casati (italien, professeur à Normal Sup et directeur de recherche du CNRS à l'institut Nicod à Paris- Il Sole24 ore, du 15 février 2015), d'une part, il doit y avoir une symétrie entre la liberté d'expression des pratiquants d'une religion quelle qu'elle soit et dans celle des laïcs. D'autre part, dans les sociétés libres, le blasphème n'est pas illicite. Et il convient de séparer l'offense, qu'il pourrait produire (non quantifiable et non individuelle) avec le "dommage" ("incitation à la haine", etc.), qui lui est quantifiable, individuel ou collectif, et d'ailleurs effectivement juridiquement punissable. L'offense pour un laïc de voir les signes d'une religion s'imposer sur les espaces publics, qui devraient être neutres, la volonté de certains d'imposer leurs préceptes à tous, est-elle moins offensante pour un laïc que le blasphème pour un croyant? Il n' y a aucune raison d'accepter une telle asymétrie. En d'autres termes, à la question faut-il ou non imposer des limites à la liberté de presse, sous prétexte de "respect" de sensibilités non catégorisées dans le droit civil ou pénal ? Ma réponse est clairement : non. Car, si c'était le cas, où mettre la frontière ? La position du curseur, à la merci de ceux qui font parler le pouvoir ou les armes, serait alors le meilleur moyen de supprimer la liberté d'expression. Il faut avoir le courage de le dire et de poursuivre le combat pour que les religions restent dans le domaine qui est le leur, celui de la spiritualité individuelle qui mérite le respect autant que la laïcité (qui d'ailleurs n'empêche pas toutes autres formes de spiritualités), et ne se mêle pas de la chose publique, si ce n'est au travers de la responsabilité de chacun dans le binôme qui est véritable expression de la démocratie: la liberté d'expression et le vote.
Propos de Thierry Vissol recueillis par Guillaume Doizy
Traduction des textes pour chaque dessin présenté ci-dessus :
- Marco De Angelis : « je suis Charlie »
- CeCiGian : Le Petit Prince : « L’essentiel est invisible pour les yeux »
- Tom Janssen : (fusil contre crayon)
- Bo Bojesen : (cartouchière de crayons)
- Cecigian (le terroriste) « Je ne suis pas d’accord avec ton idée, mais je me battrai jusqu’à TA mort pour que tu puisses l’exprimer »
- Agim Sulaj : (le dessinateur passe sous le grillage)
- Cecigian : (les 4 de Charlie devant Mahomet) : « Ils nous ont tués, mais nous ne sommes pas morts »
- Tom Janssen : (terroriste devant le diable) : « Désolé, pas de vierges … mais 72 dessinateurs… ! »
- Gianfranco Uber : (le robot) : « Trop dangereux pour le faire à la main !»
- Tom Janssen : (terroriste en action) : « N’y a-t-il plus rien de sacré ? !!»
- SERKAN : (personnage jaune avec crayon) : « Liberté ? égalité ? fraternité ? Mais surtout Pourquoi ? »
- Gianfranco Uber : (dinosaure devant crayon)
- Walter Leoni : (2 enfants joue à la guerre du crayon) : « Pan Pan ! » « AAAAHH ! Je suis vivant !!! »
- Tom Janssen : (encrier)
- CeCiGian : (La bouteille)
- Mauro Biani (Le crayon à 2 têtes) : « Il faut aussi protéger ses arrières des nombreux nouveaux défenseurs de la satire et de la liberté »
Commentaire : « La saison de la satire comme moquerie, cède le pas à la saison de la satire come voix des sans voix »
- Anto Sullo : (Tour Eiffel)
- Agim Sulaj : (Démineurs sur journal La Liberté)
- Gianfranco Uber : (la course relais)
- Mauro Biani : (terroriste devant enfant)
- Anto Sullo : (tous pour quatre, quatre pour tous)
- Gianfranco Uber : (vol sur une mer de crayons et plumes)
- Walter Leoni : (Dessinateur avec un fusil) : « je savais bien que l’on ne pouvait en tirer rien de bon ! »
- Tom Janssen : (Dessinateur de Charlie devant terroriste), le personnage derrière la porte : « … t’essaye maintenant … ! » -------- Commentaire : « l’intéressant (du dessin politique) est la possibilité de capturer l’essence e simultanément l’absurdité d’un problème, au travers d’une image humoristique et satirique »
- L’Asino (revue satirique italienne du siècle dernier) n° du 30 août 1914 - Les bêtes sauvages contemplant la guerre : « Et ils ont le courage de dire que ce sont nous les bêtes féroces ! » (publiée dans le livre de Th. Vissol « Toby de la paix à la guerre, 1913-1918, Donzelli, 2014)
- Carte Postale satirique (1915) : (soldats des colonies) - (publiée dans le livre de Th. Vissol « Toby de la paix à la guerre, 1913-1918, Donzelli, 2014)
- Walter Leoni : (Le dessinateur auto-décapité) : « je ne vais pas rester les mains dans les poches à attendre qu’un fondamentaliste fou vienne me couper la tête » … « Tiens ! mets-là dans le coffre-fort ! »
- Sergio Staino : (Le père dessinateur à sa fille) : « Anarchiste, provocateur, communiste, érotomane, sarcastique, solidaire, tolérant, grand buveur, emmerdeur, bâtard, romantique, ami, puant le cigare, polonais, italien, marocain et parisien, rêveur, généreux, goliard, jouisseur, dandy, irrespectueux, autoérotique, histrion, pacifiste… » « … Georges Wolinski e les maille raisons pour le tuer au nom d’un dieu… » ------- Commentaire : « La satire est un moyen divertissant de semer le doute. Le doute aide à ne pas s’arrêter à la superficie de la première nouvelles reçue, mais à creuser plus profond .»
- Sergio Staino : la fille : « marine Le Pen demande la peine de Mort », le père : « Ne laissons pas le fanatisme aux mains des intégristes islamiques. »
- PORTOS (Franco Portinari) : (Minaret crayon)
- Portos (Marianne-crayon)
- Pierfranceso Uva : (le crayon et le croissant) ----- Commentaire : « La satire est un grand instrument de démocratie appliquée »
- Dino Aloi : (Le cancre) : « Écris pour l’éternité : on n’abat pas les idées avec des armes !»
- Dino Aloi : (2 personnages) : le petit : « Allah est grand ? » le grand : « pas tant que ça s’il ne réussit pas à contrôler les intégristes. »
- Dino Aloi : (personnage avec crayon) : « J’ai finalement compris la frontière entre le comique et le tragique. »
- Dino Aloi : (2 personnages qui se tiennent par l’épaule) titre : « rééducation Charlie » personnage de gauche : « la punition sera exemplaire, sans précédent. » personnage de droite : « Nous leur apprendrons à comprendre les gags .»
- Andrea Lupo (crayon tour Eiffel)
- Maurizio Boscarol (3 terroristes en prière) : titre : « Mauvaise nouvelle » Dieu : « Ah : et puis je voulais vous dire que vos vierges sont parties avec Wolinski… »
- Massimiliano Martorelli : (cow-boy dessinateur) ----- Commentaire : « La satire comme rempart capable de réduire à l’extrême ce qui est sibyllin et avec maestria cherche de se vider constamment. »
- Anto Sullo : (Le pape) : Titre : « un coup de poing à celui qui insulte ma mère ! #francesco » François : « Et maintenant tend l’autre joue !... »
- Gianfranco Uber : (Voltaire) « Je n’ai jamais dit que je donnerai la vie des autres ! »
- Andrea Bersani : « Charlie versus tenebra » ------ Commentaire : « La satire n’informe pas, elle déforme et, comme la caricature ou le dessin chargé, arrive au cœur des nouvelles »
- Marilena Nardi : « un peu de soutien pour les fondamentalistes aussi » --------------Commentaire : Tant le dessin humoristique que la satire sont comme une lentille à travers laquelle mieux regarder et comprendre la société et la politique. Parfois la lentille agrandit et rend plus compréhensible, d’autres fois elle déforme rendant les caractéristiques plus marquées. De toutes façons, humour et la satire dévoilent la réalité en en fournissent une interprétation précise. Ils offrent un sourire et, parfois, l’espoir d’un changement»
- Marilena Nardi : « Mon crayon et mon cœur… »
- Mario Bochicchio (Vatican) : titre : « Les Chapons amers » bulle « Et nous sonnerons nos cloches ! »
- Mario Bochicchio (portrait de la journaliste-écrivain Oriana Fallaci, auteure de livres provocateurs sur l’Islam ‘La rage et l’orgueil’ et ‘La force et la raison’) : « Elle regardait loin » ; bulle (jeu de mots sur le mot « fallaci » nom de la journaliste et le mot « fallace » qui veut dire « trompeur, fallacieux ») bulle : « Fallacieux les rapports avec un certain Islam »
- Mario Bochicchio (Le Pen) : Titre : « Pas seulement les crayons » bulle : « Le Pen »
- Mario Bochicchio : (O bella Charlie – allusion à la chanson mythique des résistants italiens de la WW2) : « Ce crayon s’est réveillé et a défait l’envahisseur »
- Marco Bochicchio : (« Scimunitarra » jeu de mot combinant « scimunito » qui veut dire « imbécile » et « scimitarra » cimeterre) bulle : « Elle n’a rien fait d’autre que tailler le crayon »
- Marco Tonus : (terroriste avec Charlie) le terroriste « cela ne fait pas rire » Charlie : « toi si »
- Mauro Biani : (l’adulte « je suis Charlie avec les deux filles otages libérées de Syrie) : « vous auriez dû rester à la maison et vous occuper de vos affaires. » -------commentaire : « Le dessin satirique – et la satire en général – est pour moi le fruit de la libre pensée capable de rompre les schéma .»
- FIFO (Fabio Pecorari) : (2 personnages sur fond rose) personnage de gauche : « Ils ont essayé de faire taire la liberté de parole » personnage de droite : « cela donne envie de te mettre à hurler même si tu n’as rien à dire ». ----- Commentaire sur la satire sur l’Ue : « Je crois que le rôle de la satire, au-delà des idées préconçues, n ‘est pas de décréter si le défi européen a été vaincu ou non, mais de continuer à dévoiler les bizarreries et les extravagances de certains mécanismes de gestion du pouvoir, à Bruxelles ou à Strasbourg, comme à Rome, Paris ou Berlin » « Rire de l’Europe et de ses institutions reste, à mon avis, l’une des méthodes les plus efficaces pour analyser sa crise et l’affronter en connaissance de cause ».
- FIFO (Fabio Pecorari) : Personnage de gauche lisant le journal : « Une attaque visant la liberté d’expression » personnage de droite « Et nous on continue à leur tirer des gags »
- Mario Bochicchio (cavalier devant terroriste) titre « Lutte inégale » le terroriste : Non, non pas le crayon ! »
- Mario Bochicchio (« Ulla Peppa ! » les trois petits cochons – référence à l’émission Peppa supprimée en Angleterre) : « Super ! pas de salam(i) »
- Andrea Lupo : (L’Afrique) « Pour les deuils sans fin de l’Afrique »
- ANTO (Antonio Sullo) : (petite africaine) « Moi aussi je voudrais 2 millions de crayons »
- Corvo Rosso (Furio Sandrini) : 1 - personnage de gauche : « Le fondamentalisme religieux est la preuve… » personnage de droite «... que la satire est immortelle »
2 –personnage de gauche : « la satire est fémin… » personnage de droite : « il lui manque seulement de mettre un voile »
3 – p.g. : « Pourquoi tu défends la satire ? » p.d. : « Elle me libère de la dictature de mes convictions ! »
4 – p.g. « Pourquoi tu t’en prends à la peur ? » p.d. « Parce qu’elle va avec tout le monde »
5 – p.g. « Le terrorisme contraint aussi l’Europe à tourner le dos » p.d. « Mais qu’est-ce que tu racontes ? »
6 – p.g. « Le quatrième pouvoir ne s’intéresse pas à ce que je vis » p.d. «… S’il ne peut pas nous piquer le mort »