Très sympathique exposition composée de plus d'une centaine de documents iconographiques très agréablement et intelligemment présentés. On trouvera dans cette promenade historique du XVe siècle à nos jours des gravures, journaux, affiches, feuilles volantes, publiés en France ou à l'étranger, mais aussi des objets (assiettes satiriques, jeux, statuettes) ainsi que des chansons (à écouter). Cette diversité de supports manque souvent dans les expositions de ce type. Un livret d'accompagnement en couleur est offert au visiteur. (voir quelques photos ci-dessous)
Du 16 septembre 2017 au 31 mai 2018
présentation des organisateurs :
Le musée invite les visiteurs à revivre l'Histoire de France par le biais d'une centaine de documents : estampes et journaux, objets et chansons illustrent une épopée tragi-comique allant des gravures protestantes du XVIe siècle à Charlie Hebdo.
Les images "racontent" leur époque. Incisives, elles veulent changer le cours de l'Histoire. Au XVIe siècle, les protestants diffusent leur pensée en ridiculisant le pape. Pendant la Révolution de 1789, la publication de feuilles anonymes convertit l'opinion publique aux idéaux révolutionnaires : égalité, dénonciation des traitres...
A toutes les époques, les caricatures ont dérangé : les pouvoirs en place ont alterné entre censure et permissivité. Louis XIV et Napoléon Ier, monarques autoritaires, ne pouvaient être caricaturés qu'à l'étranger.
L'interdiction peut parfois se retourner contre le censeur. Louis-Philippe, censurant la représentation de son visage, le trouvera croqué sous forme de poire dans la presse, puis sur les murs par le peuple amusé.
Des époques plus libérales permettent de véritables "âges d'or" de la caricature : la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse engendre une belle époque de la presse satirique qui dure jusqu'en 1914. Les affaires qui ternissent l'image de la République, telle l'affaire Dreyfus, déchainent la presse et les dessinateurs de tous bords.
L'exposition montre combien toutes les sensibilités ont utilisé la caricature comme arme de propagande : les protestants contre la papauté, les révolutionnaires contre Louis XVI, les royalistes contre Napoléon, les républicains contre Louis-Philippe, les ligues nationalistes contre le parlementarisme...
Selon ces regards croisés, une étonnante galerie d'images s'offre à nous : la pape est un âne et l'Espagnol, en guerre contre Louis XIII, un fanfaron ; Louis XVI est un cochon et les révolutionnaires des brigands, Napoléon est un cannibale, Charles X une girafe, Louis-Philippe un ogre... Les plus grands artistes contribuent à cette ridiculisation des puissants. Au XIXe siècle, Nadar, Grévin, Gustave Doré, Honoré Daumier. Au XXe siècle, Jossot et Grandjouan dans l'Assiette au beurre. Les années 1930 marquent une nouvelle génération de caricaturistes, journalistes autant que dessinateurs comme Jean Effel et Sennep. Le dessin contestataire s'affirme dès les années 60 avec Siné et l'équipe de Cavanna, fondateur de Hara-Kiri puis Charlie Hebdo.