
Il s'agit d'un journal peu connu de la période du boulangisme. On ne le trouve pas dans « Le boulangisme et la presse » de jacques Néré (collection Kiosque 1964).
Dans Les mœurs et la caricature en France (1888) Grand-Carteret écrit : « Le Forum illustré novembre 1885. Était d’abord décadaire et de petit format avec 8 pages. Est actuellement in-folio (4 pages), avec caricature en première.»
Dans le catalogue de la BNF on mentionne avril 1886 - juin 1888.
Paul Ducatel dans son « Histoire de la IIIème République » tome 2 reproduit 2 unes du Forum illustré (celui du 1/1/1887 porte le n°9) et 9 unes du Forum.
Quand il mentionne un tirage, le journal annonce 12 000 ou 15 000 exemplaires.
Parmi les différentes sensibilités des républicains de l’époque ce journal se revendique républicain socialiste, proche du Parti Socialiste Libéral, hostile au courant « possibiliste », et contre les républicains opportunistes (Ferry en particulier).
Le journal est anticlérical, pour la séparation des Églises et de l’État.
Du numéro 36 au numéro 50 de 1887 il est sous titré : République et Patrie !
Ces jeunes socialistes (Louis Moser, le directeur, a 26 ans) sont internationalistes (comme socialistes) mais patriotes, ils veulent le retour de la frontière à la ligne du Rhin et détestent les autorités allemandes. Cela les conduit à soutenir le populaire ministre de la guerre Boulanger « seul capable de faire face en cas de nouvel affrontement ».
Boulanger hors du gouvernement puis « exilé » à Clermont- Ferrand, le journal ne cessera de réclamer son retour et le soutiendra dans ses campagnes électorales : il faut choisir « Ferry et la réaction ou Boulanger et la République ». Ce soutien appuyé finit par diviser la rédaction, il y a des départs et c’est peut-être la cause de la fin du journal.
En juin 1887, Gustave Normand lance une souscription pour un monument à André Gill dans le Quartier latin. Séverine avait déjà fait la même chose mais il lui reproche d’avoir choisi comme support de son appel Le Cri du Peuple, journal de mauvaise réputation qui fera fuir les souscripteurs potentiels. Cependant en octobre, Le Forum salue l’inauguration du monument voulu par Séverine et maintien son propre projet (je ne sais pas si il a vu le jour !). En novembre, l’écrivain Léon Cladel, qui publie dans le journal ses « Silhouettes plébéiennes », consacre la seconde à un témoignage sur une rencontre avec Gill qui donne peut-être une explication à la folie du caricaturiste.
Les dessins de couvertures du Forum sont principalement réalisés par H.E. Langlois, rejoint en 1888 par Alfred Le Petit.
Je possède des numéros de 1887 et ceux de 1 à 17 de 1888. Quelqu’un peut-il me dire quand commence ce journal (en 1886) et la date de sa disparition ? Si vous avez les numéros du Forum illustré, les numéros du Forum du début 1887, des numéros après le 11 juin 1888, ou si vous savez où on peut les consulter, vous pouvez prendre contact avec moi par l’intermédiaire du présent blog . Merci de votre aide.
Jacky Houdré
écrire à : caricaturesetcaricature@yahoo.fr