Détrompez vous, ce n’est pas une brouette thaïlandaise ou autre acrobatie sexuelle répertoriée dans le Kamasutra. Non, c’est une simple brouette chinoise en bois.
L’homme est un roseau portant. Il ne fallait pas moins de deux à trois hommes pour pousser ce lourd référent-conteneur- roulant chinois. Qui, dans le Céleste Empire eut l’idée de planter une voile dans une brouette ? Un exploiteur qui voulait dégraisser ses effectifs ? Un Alexandre le Bienheureux ? Un Paul Lafargue avocat du droit à la paresse ?
Planche à voile, brouette à voile, char à voile... Reiser aurait pu dessiner une auto-mobile à voile enrichie d’un ventilateur solaire pour les jours où Eole serait à bout de souffle; nul doute que des détails techniques précis auraient été fournis.
Vous doutez peut-être du sérieux de ces informations ; sachez que Koch, officier français membre du corps expéditionnaire en Chine, dessina cette brouette à voile ; Le Monde Illustré du 01-06-1861 publia son croquis. Déjà en 1847, Le Magasin Pittoresque, avait publié une gravure de la brouette accompagnée d’un texte qui citait Milton et son Paradise Lost :
Of Sericana,where Chinese drive
With sails and wind their canny wagons light :
So on this windy sea of land……
La traduction (page 352) de Delille donne :
Aux champs de Séricane, en ces sables mouvants
Où le chinois habile à maîtriser les vents,
Fait douter,sur son char que la voile seconde,
s’il roule sur terre ou s’il vogue sur l’onde.
Paradis Perdu I.III