Grandville par lui-même ?

Dès 1835, Grandville  propose ses dessins au Magasin Pittoresque : il partage le même idéal qu’Édouard Charton, le fondateur en 1833 de cette encyclopédie populaire qui souhaite faire œuvre éducative, améliorer le niveau d’instruction de tous et plus particulièrement des couches populaires en publiant ce que l'on appelle alors des "connaissances utiles" (1). Reproduire de vieilles gravures ne suffit pas à Charton qui souhaite publier des dessinateurs contemporains avec la meilleure technique de reproduction possible, c’est pourquoi il garde plusieurs années les dessins de Grandville sur la musique en attente d’une impression perfectionnée (2).
Grandville est non seulement le bienvenu mais il devient un ami plus qu’un collaborateur, dont l’imagination est «féconde et hardie» (3). Dix ans après la mort du dessinateur, le rédacteur reste fidèle à «l’excellent collaborateur que nous regretterons toujours et que personne n’a encore remplacé» (4).

Dans l’article qui accompagne le dessin «formes différentes du visage», on peut lire: «Il pourrait analyser son talent jusqu’à en écrire un livre détaillé...Il est curieux de l’entendre interpréter les sentiments, les habitudes, la valeur intellectuelle de chacune de ses dix têtes» (5)
Nous reproduisons ci-dessous les pages du Magasin Pittoresque dans lesquelles Grandville propose une véritable et fort complexe exégèse de quelques-uns de ses propres œuvres.

Daniel Dugne

NOTES
1- Pour plus de détails voir dans Caricaturesetcaricature l’article «La caricature dans Le Magasin Pittoresque», (lien ci-dessous).
2- Le Magasin Pittoresque 1840 page 246
3- Le Magasin Pittoresque 1835 page 249
4- Le Magasin Pittoresque 1857 page 112
5- Le Magasin Pittoresque 1836 page 388. Huit têtes sont reproduites.