Colloque : « Images, revues, expositions 1890-1914,
Actualité de la recherche »
Compte-rendu par Jacky Houdré
Le 20 mars
L’introduction de Ségolène LeMen (Université de ParisX-Nanterre), présentant les intervenants de la journée, insistait sur le rôle joué par des revues de cette période dans la diffusion des œuvres et dans la promotion des nouvelles tendances de l’art. Face au conformisme des salons officiels ces revues ouvrent un espace de diffusion, d’affichage et constituent un espace d’exposition de substitution.
Premier intervenant : Michael Zimmermann (Université d’Eichstaett) analyse l’évolution de la représentation des travailleurs et de leurs révoltes dans une revue italienne « Illustrazione Italiana » (1880-1902). Il met en parallèle les évolutions des illustrations et les étapes du travail du peintre Giuseppe Pelliza pour réaliser sa toile manifeste : « Il quarto stato » qu’il souhaitait montrer à l’exposition internationale de Paris en 1900.
Luce Abélès présente le travail d’un libraire-éditeur : Edouard Pelletan. Pour faire connaître les beaux livres qu’il publie, celui-ci crée des brochures destinées aux bibliophiles (« Le Livre », « Première lettre aux bibliophiles », « Deuxième lettre aux bibliophiles ») puis une revue : « L’Estampe et l’Affiche » en 1897 et en 1898 « L’Almanach du bibliophile ». Cet almanach, publié jusqu’en 1903, aura chaque année un thème : « Les bouquinistes et Paris » (1899), « Le travail et l’exposition universelle »(1900), « L’intelligence »(1901), « La Terre »(1902) et « La ville de Genève »(1903).
L’illustration est assurée par un dessinateur avec un choix esthétique d’austérité en contraste avec les « débordements » des illustrateurs comme Mucha qui ne correspondent pas aux choix éditoriaux de Pelletan qui aime la mesure.
Nicholas-Henri Zmelty (chargé d’études à l’
Cette revue, qui parait de 1895 à 1920, est peu illustrée, mais par la création d’affiches, la diffusion d’estampes en prime, la publication de l’almanach de Georges Bans et la création de la Société des Iconophiles elle témoigne de phénomènes du monde de l’art de son époque . Elle publie les dessinateurs Lebègue, Couturier, de Feure.
L’après-midi Pierre-Lin Renié (Musée Goupil à Bordeaux) consacre son intervention à la maison d’édition Goupil présente à Paris de 1829 à 1920. Elle diffuse des estampes, des photographies, des tableaux. Elle aura à son catalogue 9 périodiques : « Les Lettres et les Arts » de1886 à 1889 puis « Le Figaro Illustré », « Le Théâtre »(1898 à 1914), « Les Sports modernes »(1898), « Les Modes », « Les Arts » et « L’Hygiène »(1909-1920).
Hélène Celhay de Larrard (chargée d’études à l’INHA) présente –non sans humour- la revue « Musica » (1902-1914) consacrée à l’histoire de la musique et à l’actualité musicale au travers des photographies mettant en scène la vie professionnelle et personnelle des compositeurs, chefs d’orchestre, musiciens, chanteurs ...
Grégoire Tonnet (doctorant Paris IV) commissaire de l’exposition « La Plume » revient sur le rôle joué par la revue en faveur des arts visuels (Cf mon texte sur l’exposition).
Neil Mc William (Duke University) intervient sur une revue « La Rénovation esthétique » (1905-1910) : une revue d’arrière-garde. Elle regroupe autour du peintre Emile Bernard des artistes, poètes, critiques littéraires, hostiles aux courants novateurs de l’époque. Il s’agit de combattre les innovations stylistiques et de réhabiliter la beauté, de revenir aux règles classiques. Dans ce combat, la revue flirtera avec les disciples de Maurras présents dans les débats culturels de l’époque.
Il me semble que la table ronde qui suivait a été un peu confisquée par les historiens d’arts et je n’ai pas pris de notes …désolé!!!
Jacky Houdré
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