La défaite de Nicolas Sarkozy lors de l'élection présidentielle de mai 2012 a très tôt suscité des interrogations sur le devenir du dessin de presse, dorénavant orphelin d'une bête de pouvoir qui avait particulièrement nourri la caricature d'abord comme hyper ministre, puis comme hyper président. Interrogations sans doute en partie exagérées par la recherche du sensationnel propre au journalisme actuel. En leur temps ni Napoléon III, ni plus tard de Gaulle, n'avaient dérouté la caricature lors de leur disparition de la scène politique.
La succession de deux personnalités très différentes à la tête de l'Etat entraîne néanmoins des changements pour les dessinateurs qu'il n'est pas inutile d'analyser.
A lire, à entendre et à voir (mélange de texte, d'enregistrements audio et vidéos) sur ce sujet un travail journalistique de Jeddo, fondateur du site Charlie enchaîné. Réflexions et interviews de dessinateurs de Charlie Hebdo et du Canard (Cabu, Luz, Riss) et de François Forcadell, fondateur d'Urtikan.net.
Extrait :
"Ils ont adoré le détester. Ils l’ont représenté dans toutes les (mauvaises) situations. Ils l’ont torturé graphiquement — au point de le considérer moins populaire que la mort et de le passer dans un hachoir. Pendant plus de cinq ans, Nicolas Sarkozy a fait le miel des caricaturistes de la presse satirique — parfois jusqu’à saturation. Le 6 mai, le personnage le plus bling-bling de la cinquième République a laissé son fauteuil à un président normal qu’ils ne savent pas encore par quel bout croquer. Pour les dessinateurs aussi, le changement c’est maintenant."