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Guillaume Doizy, « Le Porc dans la caricature politique (1870-1914) : une polysémie contradictoire ? » in Sociétés & représentations n° 27 - Figures animales, Paris, Nouveau Monde, 2009, p. 15-37.


Comme l’explique Philippe Kaenel, « les animaux ont de tout temps été investis de valeurs morales, religieuses, sociales ou esthétiques partiellement fondées sur leurs apparences et leurs mœurs particulières  ». On comprend que, depuis l’invention de l’image satirique, l’animalisation représente un des procédés dépréciatifs les plus démonstratifs et les plus récurrents . Parmi un large bestiaire, la dégradation porcine semble avoir particulièrement intéressé la caricature, puisqu’on la retrouve aussi bien contre la papauté lorsqu’éclate la Réforme , pendant la Révolution française contre Louis XVI , puis pour stigmatiser Napoléon III à la chute du Second Empire . Enfin, le porc permet de charger Emile Zola , se retrouve abondamment dans la caricature anticléricale après 1870 , puis contre Guillaume II dès avant la première guerre mondiale .
En fait, l’image satirique de la fin du XIXe siècle regorge de ce procédé infamant qui réduit l’homme à l’état de bête le plus souvent vile et méprisable. Cette omniprésence reflète sans doute l’enthousiasme d’alors pour les sciences naturelles autant que l’intensité des polémiques politiques. Et dans le bestiaire préféré des dessinateurs, le porc semble avoir encore la primauté. De quelque bord politique que ce soit, la caricature fustige son adversaire, à un moment où à un autre, en recourant à la métaphore porcine.
La rhétorique caricaturale serait-elle à ce point homogène ?
Pas si sûr, comme nous allons le vérifier, en recherchant les images les plus explicites, dans lesquelles la situation, le décor, les attributs, la légende ou le titre indiquent clairement quel sens à été donné au choix de la symbolique cochonne. Notre étude porte sur un ensemble d’environ deux cent caricatures « glanées » dans la production d’images de 1870 à 1914. Nous avons puisé dans les feuilles volantes ou les cartes postales mais également dans des titres de presse défendant les points de vue variant de l’extrême gauche radicale à l’extrême droite antisémite...

 

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Dessin en haut de page : Gavroche, « L'épée de Damoclès », La Diane, 6/10/1889.

 


Tag(s) : #Analyses sur la caricature
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