Choquant « à l'insu de son plein gré » : un dessin d'Igor Paratte publié dans Vigousse (Suisse) "jugé" antisémite

Lu sur le site du Matin.ch :

Hystérie — La caricature de banquier d’un artiste romand suscite la polémique outre-Sarine. L’accusation d’antisémitisme laisse son auteur sans voix.

Étrange dimanche que celui du caricaturiste Pigr, Igor Paratte de son vrai nom. Plus d’une semaine après la publication d’une représentation de banquier vorace dans le satirique Vigousse, cet artiste de Crans-Montana (VS) a découvert avec stupéfaction que les accusations d’antisémitisme pleuvaient sur lui en Suisse alémanique.

En cause: la diffusion, vendredi, de ce dessin sur la page Facebook des Jeunes socialistes suisses. Transmis et traduit par ses soins, le dessin du Valaisan y a rapidement suscité les critiques des internautes, qui voyaient dans les traits de ce financier à chapeau noir et à favoris une resucée des pires caricatures des années 1930. Un sentiment visiblement partagé par le conseiller administratif de la Ville de Genève, Guillaume Barazzone (PDC), auteur d’un tweet très énervé, hier.

Passé entre les gouttes

Mal pris, les jeunes du PS ont successivement retiré la caricature, puis présenté des excuses pour son caractère prétendument raciste. Sans avertir le principal concerné: «C’est tellement débile que je n’ai pas envie de me justifier, réagit Pigr. Si j’avais voulu dessiner un Juif, je lui aurais mis une kippa.» Il redoute que cette polémique détourne l’attention du sujet de fond du dessin: le vote du 28 février sur la spéculation alimentaire. Le rédacteur en chef de Vigousse, Stéphane Babey, n’est pas moins abasourdi. Il précise que son journal, pourtant passé au peigne fin chaque semaine par la ligue de lutte contre l’antisémitisme Cicad, ne s’est attiré aucun reproche lors de la publication de cette caricature.

«En voyant le dessin, je n’ai pas pensé une seconde à un Juif», réagit Mix & Remix. Il reconnaît cependant que l’association d’un chapeau bizarre et de favoris sur le personnage du banquier peut faire penser à des papillotes: «Mais il faut vraiment chercher la petite bête.»

Le problème, à en croire Bertschy, le papa du diablotin Nelson, c’est que beaucoup aiment à jouer les censeurs: «On se fait attaquer pour un oui ou pour un non. Il y a toujours une communauté mécontente.» Un défi auquel Ben a peut-être trouvé la parade: dessiner les requins de la finance en… requins. «J’espère juste ne pas me faire tomber dessus par une société de défenseurs des squales.» (Le Matin)

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