Topor voyageur du livre, volume 2 (1981 - 1998), préface de Jean-Baptiste Harang, notices et iconographie : Alexandre Devaux, Les Cahiers dessinés, 304 p., 42.00 €.

Nous avions ici-même évoqué le monde de poésie, d’angoisse et d’imagination dessinée de Topor à propos de la publication l’an dernier d’un très beau recueil de ses illustrations. En cette fin d’année 2016, on se réjouira de voir paraître le second tome de ces œuvres destinées à l'univers du livre, qui permet d’explorer plus avant l’imaginaire toporien, ses méandres apocalipticopoétiques, ses visions déroutantes et touchantes, les pérégrinations mélancoliques de ce génie de l’image dessinée. Au travers de couvertures de livres, d’illustrations de romans, de textes poétiques et de dictionnaires littéraires, Topor a partagé sa vision intime et secrète du monde, brossé cet effarement face aux contradictions profondes de la condition humaine. Dans des images fondées sur la combinatoire, la métamorphose, la désintégration, la recomposition et la métaphore, le dessinateur a donné à nos existence une plus grande épaisseur.

Topor, c’est la noirceur colorée, le moi universel, le regard au-delà de la caverne. Un kaléidoscope savant, un explorateur des mythes les plus e/ancrés dans nos histoires sociales et personnelles, un Diogène affectueux et sourd aux illusoires friandises que le monde moderne étale sous nos yeux ébahis. Avec ce second tome hommage au "voyageur du livre", le plus toporien d'entre nous, Alexandre Devaux, nous ouvre grand les portes sur nous-mêmes.

GD

Tag(s) : #Comptes-rendus ouvrages
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