Pascal Gros, Nulle part où fuir, Chêne, 2017, 14.90 €.

Vous n’avez pas le moral ? Le monde vous effraie ? Ses dangers, les risques pour la planète, votre santé, les attentats, les catastrophes plus ou moins naturelles, les addictions 2.0, etc., etc. ? Le récent recueil du dessinateur Pascal Gros est pour vous ! Si le dessin de presse est un marqueur de son temps, il faut lire les images de Gros en nous interrogeant sur notre propension à adorer ces médias qui nous poussent à cultiver nos doutes existentiels et nos angoisses personnelles. La politique, l’économie, l’écologie, la vie sociale, l’éducation, la famille, la religion : tout aujourd’hui est source de peurs, de troubles, de fantasmes.
C’est avec beaucoup de noirceur et d’humour que Pascal Gros se fait l’écho de cette actualité qui nous obsède et qui nous rend le monde si anxiogène au point que le dessin de presse serait peut-être devenu une sorte d’antidote, non pas aux malheurs du monde, mais à notre hantise d’être à notre tour victimes du grand cataclysme. Le dessin de presse, un antidépresseur puissant ?
Peut-être bien. C’est en tous cas le sentiment que l’on peut avoir en riant ou en souriant avec Pascal Gros des horreurs que le 20h égraine chaque jour sous nos yeux ébahis. Rire de nos peurs, rire de l’horreur, rire des plaies du monde ne permet bien sûr pas d’améliorer le sort de la planète. Mais ça aide au moins à regarder avec un peu plus de sérénité ce flux médiatique qui nous hypnotise tant et qui aurait tendance à nous convaincre d’impuissance. Si rire du monde pouvait nous encourager à le changer !

Guillaume Doizy

Tag(s) : #Comptes-rendus ouvrages
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