Même si en l'espèce c'est plutôt une fraction de la population qui se fait "sodomiser" par Macron et Lallement, on peut douter de la pertinence de cette métaphore sexuelle pour caractériser une situation politique ou un rapport de force. La caricature reprend à son compte une image négative et tellement stéréotypées, sinon discriminante de la sodomie qui renvoie ici à l'idée de soumission. Néanmoins, on ne peut que se réjouir de la relaxe des propriétaires du camion rose.

Lu sur le site de BFM :

Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé ce vendredi la relaxe de deux personnes interpellées en novembre 2021 en marge d'un rassemblement de "gilets jaunes". Le préfet de Police de Paris, Didier Lallement, avait intenté des poursuites contre les intéressés, leur reprochant d'avoir arboré une caricature le représentant aux côtés du président de la République.

Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé vendredi deux personnes interpellées l'an dernier lors d'un rassemblement de "gilets jaunes" pour une caricature représentant Emmanuel Macron, le préfet de Police de Paris et le président américain Joe Biden.
La fresque de la discorde

Le préfet de Police Didier Lallement avait porté plainte pour "outrage envers une personne dépositaire de l'autorité publique" contre la propriétaire d'un camion-restaurant et le conducteur du véhicule, arrêtés à Paris lors d'une manifestation à l'occasion du troisième anniversaire du mouvement des "gilets jaunes", en novembre 2021.

Particularité de cette camionnette entièrement peinte en rose: le côté gauche était recouvert d'une fresque sur fond bleu-blanc-rouge représentant Joe Biden manipulant telle une marionnette Emmanuel Macron. Ce dernier était figuré sans pantalon, placé derrière le préfet de police de Paris Didier Lallement à côté de moutons. La caricature était surmontée de l'inscription "La sodomie en marche!! GJ", les initiales des "gilets jaunes".
Un "outrage" sans destinataire n'en est pas un

"Un outrage doit être adressé à son destinataire, ce qui n'était pas le cas en l'espèce", a indiqué le président du tribunal, pour expliquer la relaxe. Lors de l'audience, le 1er avril, le parquet avait demandé 400 euros d'amende contre Carole Pigaiani, propriétaire du camion, et 300 euros contre le chauffeur, Ali M. Leurs avocats avaient plaidé la relaxe, arguant que cette caricature s'inscrivait dans le libre exercice de la satire et de la liberté d'expression.

"C'est une très bonne nouvelle pour la liberté d'expression", a d'ailleurs réagi David Libeskind, avocat de Carole Pigaiani, auprès de l'AFP après la lecture du délibéré.

"On ne s'attendait pas à cette décision. Je suis agréablement surprise de l'indépendance de la justice", a ajouté Carole Pigaiani, régulièrement présente avec son "camion rose" lors de manifestations pour récolter des fonds au profit de l'association qu'elle préside, Exit-Life, qui a pour but "de lutter contre le suicide des jeunes LGBT".

"C'est une juste application du droit", a aussi commenté auprès de l'AFP l'avocate d'Ali M., Alice Becker.
La camionnette restituée à sa propriétaire

David Libeskind a confirmé que sa cliente entendait porter plainte pour "harcèlement" et "discrimination" contre les forces de l'ordre, comme il en avait annoncé l'intention en novembre dernier, faisant valoir que depuis la nomination de Didier Lallement, les forces de l'ordre bloquaient systématiquement le camion rose avec un sabot, pour le faire sortir des manifestations".

La camionnette, sous scellé depuis l'interpellation de sa propriétaire, lui sera restituée, a aussi ordonné le tribunal.
R.V. avec AFP

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